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Faut-il encore construire en 2024 ? Analyse des enjeux environnementaux, économiques et réglementaires

Faut-il encore construire en 2024 ? Analyse des enjeux environnementaux, économiques et réglementaires

Faut-il encore construire en 2024 ? Analyse des enjeux environnementaux, économiques et réglementaires

Construire en 2024 : un choix toujours pertinent ?

Construire un bien immobilier en 2024 : une idée audacieuse ou une aventure à contre-courant ? Dans un contexte où les enjeux économiques, environnementaux et réglementaires rendent chaque décision plus complexe, la question mérite une réponse nuancée. Bâtir sa maison ou investir dans la construction neuve n’est plus un automatisme ; cela devient une stratégie à élaborer avec soin.

Une conjoncture économique peu tendre avec les bâtisseurs

En 2024, construire coûte plus cher. Pourquoi ? Tout simplement parce que les prix des matériaux ont explosé depuis les crises successives (Covid-19, guerre en Ukraine, inflation), et que la chaîne de production reste tendue. Selon la Fédération Française du Bâtiment (FFB), le prix global d’une construction neuve a augmenté de 15 à 20 % entre 2020 et 2023. Le bois, l’acier, le béton n’ont jamais été aussi précieux.

À cela s’ajoutent des taux d’intérêt toujours élevés, même s’ils amorcent une légère baisse depuis le début de l’année. Les crédits immobiliers pèsent plus lourd sur le portefeuille des primo-accédants et la capacité d’investissement des ménages.

Enfin, le durcissement des normes (on y revient juste après) alourdit les coûts de construction. Entre conception architecturale, étude de sol, systèmes énergétiques performants, les dépenses initiales peuvent décourager les plus motivés.

Un cadre réglementaire bouleversé mais orienté vers la qualité

La France ne plaisante plus avec le bâtiment. Depuis 2022, la Réglementation environnementale 2020 (RE2020) a remplacé la vieille RT2012. Son objectif ? Réduire l’empreinte carbone des logements neufs sur l’ensemble de leur cycle de vie. Cela implique :

  • Une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre liées à la construction
  • Une meilleure performance énergétique (chauffage, ventilation, isolation, production d’énergie verte)
  • La prise en compte du confort d’été, pour que les logements ne deviennent pas des fours pendant les canicules

La RE2020 impose donc aux futurs bâtisseurs, particuliers ou promoteurs, de revoir intégralement leur approche du bâti : choix des matériaux biosourcés ou recyclables, orientation du bâtiment, réduction de l’artificialisation des sols, etc.

Le permis de construire, quant à lui, s’accompagne désormais de plus d’exigences. La loi Climat et Résilience de 2021, reprise dans plusieurs textes récents, souhaite freiner l’étalement urbain. Résultat : de nombreuses communes françaises instaurent désormais le zéro artificialisation nette (ZAN) à horizon 2050, avec une première étape dès 2030. Il devient donc plus difficile, voire impossible, de construire dans certaines zones rurales ou périurbaines.

Des enjeux écologiques qui bouleversent la logique du bâti

Construire une maison neuve, c’est aussi interroger ses convictions écologiques. Le secteur du bâtiment représente près de 38 % des émissions de CO₂ en France, selon le Ministère de la Transition écologique. Entre extraction des matériaux, transport, production et mise en œuvre, chaque projet bétonné laisse une empreinte conséquente sur la planète.

Cela dit, tout n’est pas noir. Construire peut être le levier pour adopter une démarche durable :

  • Utilisation de matériaux géosourcés ou biosourcés (terre crue, paille, bois)
  • Optimisation de la consommation d’énergie avec des maisons à énergie positive
  • Recyclage de matériaux ou réutilisation issus de la déconstruction

En 2024, bâtir n’a plus rien à voir avec l’image classique de la maison en parpaings au milieu d’un champ. Il s’agit désormais de penser écosystème, intégration paysagère, et neutralité carbone. Ceux qui jouent cette carte peuvent même bénéficier de soutiens financiers : MaPrimeRénov’ Sérénité ou encore des crédits d’impôt pour certains équipements verts.

Le neuf face à la rénovation : qui l’emporte en 2024 ?

Avec tous ces enjeux, on pourrait se dire que la rénovation a gagné la partie. Elle bénéficie d’une aura écologique, de nombreuses aides publiques et permet de revaloriser l’ancien. Mais attention, tous les logements anciens ne sont pas rénovables à coût maîtrisé. Encore faut-il trouver une passoire thermique au bon prix, que l’on puisse efficacement isoler sans engager 80 000 € de travaux pour respecter le seuil de décence énergétique fixé dans la Loi Climat.

D’ailleurs, le calendrier législatif est clair :

  • Depuis janvier 2023, les logements classés G sont interdits à la location pour les nouveaux baux
  • En 2025, ce sera au tour des F
  • Puis au tour des E en 2028

Construire une maison neuve, c’est éviter ces contraintes réglementaires et s’assurer d’un logement conforme et performant sur le très long terme. Pas de mauvaise surprise à l’achat, pas de travaux énergivores imprévus, et un confort optimal dès les premiers jours.

Pourquoi construire reste (encore) une bonne idée pour les investisseurs

Pour les investisseurs malins et bien informés, la construction en 2024 conserve de sérieux atouts :

  • Avantages fiscaux avec les dispositifs « Pinel Plus » (sous conditions RE2020) si vous achetez pour louer
  • Valorisation mécanique d’un bien neuf dans une zone tendue avec une demande forte en logements conformes
  • Facilité de gestion : développements neufs = moins de travaux, moins d’entretien, moins de surprises
  • Sérénité sécuritaire et juridique : garanties décennale, biennale et de parfait achèvement protègent pendant plus de dix ans

On pourrait presque dire que bâtir permet de « lock-in » la conformité environnementale pour 20, 30 ou 50 ans. Et au lieu d’espérer qu’un logement ancien puisse s’adapter aux futures lois et restrictions, vous êtes déjà prêts.

Bâtir, oui, mais pas n’importe comment

Construire en 2024, c’est un peu comme cuisiner : il faut les bons ingrédients, une recette maîtrisée, un bon timing… et un budget réaliste.

Il devient essentiel de :

  • Faire appel à un constructeur responsable, au fait des normes RE2020 et des innovations du marché
  • Choisir un emplacement stratégique : zones tendues, proximité des commodités, potentiel locatif ou revente
  • Optimiser les aides fiscales et les financements verts (PTZ, subventions, aides régionales…)

Les investisseurs et particuliers motivés, prêts à s’adapter à cette nouvelle donne, ont des opportunités à saisir. Bien encadrée et pensée dans une logique durable, une construction neuve peut encore être un excellent levier de création de patrimoine en 2024.

À vous de bâtir l’avenir… ou de le rénover, avec style et stratégie !